Data Product Management : guide de conversation data !
Aujourd’hui on vous propose des anti-sèches : quelques définitions de termes incontournables dans le cadre d’un développement de produit data.
Ca y est, vous avez enfin eu une idée de génie pour votre produit! Après des mois, voire des années, de développement, il est enfin prêt à rencontrer son public. Mais que se passera-t-il si finalement les fonctionnalités imaginées ne convenaient pas à vos utilisateurs? Avant de vous lancer dans un cycle de développement long et coûteux, nous vous conseillons de prendre quelques minutes pour vous renseigner sur le concept de MVP.
Le MVP (Minimum Viable Product ou Produit Minimum Viable en français), est une notion issue du concept du Lean Startup, célèbre méthode de création de produit proposée par Eric Ries. Il le décrit comme :
« la version d’un nouveau produit qui permet à une équipe de collecter sur les clients early adopters le maximum d’enseignements validés, et avec un minimum d’effort ».
En d’autres termes, il s’agit d’expérimenter une idée de produit en proposant la plus petite version possible (créée avec le moins de ressources et de frais possibles), auprès d’utilisateurs finaux, nos early adopters, pour récolter un feedback rapide et mesurer de manière empirique les chances de succès du produit.
Dans le cadre d’un projet entrepreneurial, le concept du MVP est le plus souvent respecté car on cherche à proposer une première version de son produit, réalisée avec peu de moyens financiers. En startup, il peut aussi être à l’origine d’une nouvelle release d’un produit existant, pour tester sa viabilité. Dans les grandes entreprises, le terme de « MVP » est souvent galvaudé car il est utilisé pour parler d’un premier lot de fonctionnalités à livrer. Tel qu’initialement proposé par Ries, il sert avant tout à valider des hypothèses sur la réponse à un besoin utilisateur.
Le MVP n’est pas une version simplifiée d’un produit final, il est la première étape de développement itératif d’une solution basé sur une boucle de feed-back permanente.
Concept du MVP
L’image du skateboard ou de la trottinette est une image populaire dans l’univers du product design. Dans cet exemple, l’objectif de l’utilisateur est de se déplacer. Une erreur fréquente est de se lancer directement dans la conception d’une voiture de sport toutes options.
Pourquoi ne pas proposer une version du produit la plus basique possible qui lui permette déjà de se déplacer d’un point A à un point B ? Cela permet d’étudier la façon dont l’utilisateur s’approprie un produit et de le faire évoluer dans le bon sens. En effet, peut-être qu’un skateboard ou une trottinette suffiront amplement pour satisfaire leur besoin, régulateurs de vitesse et sièges en cuir étaient peut-être superflus.
La boucle de feedback étant réduite, vous confrontez rapidement votre solution au marché. Cela vous permet d’en apprendre davantage sur les besoins réels de votre cible et proposer la solution la plus adaptée de manière itérative (l’utilisateur préfère un tracteur plutôt qu’une voiture de sport).
L’investissement étant réduit à son minimum, vous vous épargnez ainsi le développement de fonctionnalités superflues qui ne seraient pas créatrices de valeurs (un boite manuelle plutôt qu’une boite auto)
Le concept dans sa version la plus simple est mis plus rapidement sur le marché que le produit fini. Le marché évoluant très vite, des fonctionnalités pensées il y’a plusieurs années peuvent paraitre totalement « has-been » 2 ans après. De plus, on peut générer de la valeur très rapidement.
Ce point découle du précédent. Si vous tardez trop à essayer de concevoir une réponse complète, il y’a fort à parier que quelqu’un proposant un MVP le mettra avant vous sur le marché. Vous perdrez alors un avantage concurrentiel certain car votre concurrent aura une meilleure connaissance du marché et une meilleure notoriété car il s’agira de l’acteur précurseur.
En résumé : en commençant la conception de son produit par le lancement d’un MVP, on maximise les chances d’aboutir à un produit final répondant de manière pertinente aux besoins des utilisateurs finaux. C’est tout l’objectif de la méthode Lean Startup : atteindre le product market fit le plus rapidement possible.
Les étapes pour construire son MVP
Le but de la mise en place d’un Minimum Viable Product est avant tout de vérifier ses intuitions et de valider des hypothèses. Il est important de bien les formuler. Pour débuter, vous pouvez commencer par remplir un Lean Canvas qui vous permettra de mettre à plat votre vision produit.
Notre template de Lean Canvas
Vous pouvez ensuite utiliser notre template d’hypothèses produit pour formaliser vos intuitions et identifier les tests à effectuer ainsi que les résultats attendus pour pouvoir les valider.
Notre template d’hypothèses produit
Au départ concentrez-vous sur les hypothèses critiques, c’est à dire que si celles-ci ne sont pas vérifiées cela peut mettre en danger le modèle voire l’existence même du produit. Une fois les hypothèses critiques validées, il devient raisonnable d’investir pour faire évoluer le produit.
Une fois les hypothèses critiques identifiées, il faut définir le Minimum Viable Product qui va permettre d’y répondre. Il faut avoir en tête que ce n’est pas forcément un produit développé (application ou site web). Il existe de nombreuses manières d’expérimenter un concept à moindres coûts. La sélection de la méthode va surtout s’effectuer en fonction des ressources disponibles et du degré de fidélité au produit final que l’on souhaite pour son MVP.
Voici quelques exemples concrets de MVP pour mieux se projeter :
Pitcher un nouveau produit grâce un email de présentation du produit
En pitchant un nouveau produit à une audience cible, vous pouvez analyser leurs réactions et intérêt face à une scénario simulé. Cette technique nécessite peu de moyens (compte email, base emails de contact, solution de routage). La difficulté réside en amont dans la récolte des adresses emails de prospects intéressants mais il existe des méthodes de Growth Hacking pour y parvenir.
💡 Tips
Bien que simple à réaliser, l’email doit être soigné pour ne pas renvoyer une mauvaise image de marque. Rappelez-vous que c’est le premier contact que vos utilisateurs auront avec votre produit et votre marque.
Proposer une version « mockée » du produit (sous forme de simples maquettes)
Aujourd’hui il existe de nombreux softwares permettant de réaliser un prototype design sans développement informatique (ex : Balsamiq, Proto.io, Adobe XD, inVison, Figma etc…). Cela permet de proposer une première version du produit « simulée » pour tester une première prise en main par des utilisateurs et de tirer de premiers enseignements avant d’aller plus loin.
💡 Tips
Pour réaliser vos maquettes et monter votre premier prototype, nous vous conseillons de travailler avec un professionnel du design qui saura appliquer les règles de l’ergonomie et proposer une expérience aboutie.
Plutôt que développer toute une fonctionnalité, proposer un faux bouton renvoyant vers une page explicative de la fonctionnalité à venir.
De manière simple, l’analyse du nombre de clics reflètera l’intérêt pour la feature (fonctionnalité). Il est même possible de demander à l’utilisateur de s’inscrire pour en bénéficier en avant-première, cela permet par la même occasion de rassembler de la donnée client pour le futur.
💡 Tips
Il est important de bien expliquer sa démarche et de remercier ses utilisateurs pour éviter un effet déception. N’oubliez pas que vous allez les duper pour obtenir du feed-back ! Pour tirer les bons enseignements, une analyse fine des analytics sera également indispensable.
Une vidéo expliquant les nouvelles features disponibles sur le produit (même si bien sûr elles n’existent pas encore)
La vidéo peut prendre la forme d’un tutorial qui explique le fonctionnement du produit ou de la fonctionnalité (c’est comme ça que DropBox a commencé !) ou bien une vidéo promotionnelle vantant les bénéfices d’un produit. Cela vous permet de voir si la vidéo suscite de l’intérêt et de générer des premiers leads le cas échéant.
Création d’une landing page (site internet composé d’une page) vantant les bénéfices du produit
Au même titre que la vidéo, l’objectif de la landing page est de présenter les avantages d’un produit et de récolter des leads. Une landing page invite en général les utilisateurs à laisser leurs informations de contact pour être informé des prochaines actualités du produit et/ou de faire partie de la communauté de testeurs. C’est par exemple ce qu’à fait Buffer, société proposant un logiciel de social media management, pour atteindre ses premiers clients.
💡 Tips
Pour récolter un maximum de feed-back pertinents et comprendre au mieux le comportement utilisateur, il est essentiel de travailler sur un plan de tracking précis (tracking sur les boutons, le scroll etc…) En effet le nombre de visites n’est pas forcément révélateur si vos utilisateurs sont restés en moyenne 4 secondes sur votre page 😊.
Simuler une impression de tout automatisé
L’utilisateur a l’impression d’avoir affaire à un service tout automatisé mais en réalité toutes les fonctionnalités sont réalisées manuellement. L’exemple le plus célèbre est celui de Zappos.com.
A ses débuts, la plateforme de vente en ligne de chaussures n’était qu’un simple site où le fondateur avait lui-même photographié les chaussures dans les magasins de San Francisco et se chargeait d’acheter et d’envoyer lui-même les articles au client. Ça y’est les catalogues de vente de chaussures en ligne était né !
Replacer les tâches techniques par une intervention humaine
Ce concept est très proche du précédent. Ici les tâches techniques compliquées sont remplacées par une intervention humaine. Par exemple un algorithme de recommandations de produit de beauté basé sur un profil particulier serait remplacé par un humain.
Avant d’être la multinationale qu’elle est aujourd’hui, Airbnb proposait la location de chambre de ses fondateurs qui avaient mis en ligne eux-même les photos. Leur hypothèse de départ était simplement de savoir si les utilisateurs étaient prêts à payer pour une chambre chez l’habitant au lieu d’un hôtel.
Tirer profit d’une plateforme existante pour lancer son service
Pour limiter les coûts de développement, vous pouvez vous appuyer sur des plateformes existantes type blogs ou marketplaces avant de développer votre propre solution. Un exemple pertinent est celui de Groupon. La première version de la plateforme n’était autre qu’un simple Wordpress proposant les fameux « Deals » !
Commencer par récolter des fonds sur une plateforme de crowdfunding
Tirer profit des avantages du crowdfunding permet à la fois de mesurer si une idée génère de l’intérêt, d’obtenir du feedback, de recruter une communauté d’early adopters et surtout de récolter des fonds. C’est ce qu’a fait la marque de montres connectées Pebble (aujourd’hui rachetée par Fitbit). Plus de 10 millions de dollars ont été récoltés sur la plateforme Kickstarter avant le développement du produit.
Les différents types de MVP
Boucle Build-Measure-Learn dans le Lean Startup__Source : https://medium.com/creative-wallonia-engine/acc%C3%A9l%C3%A9rateur-de-startup-la-boucle-build-measure-learn-fe7da7c7a138
Vous l’aurez compris, un MVP n’a souvent pas vocation à rester en l’état. On suppose, on teste, on mesure, on adapte. Il est primordial de bien mesurer et analyser les résultats obtenus.
Mais attention à ne pas tomber dans certains travers : si un MVP n’est pas suffisamment bien pensé, il peut entraîner une réponse négative de la part des utilisateurs cibles, ce qui amènerait à conclure que le produit envisagé n’est en fait pas viable.
Il s’agit plutôt d’itérer dessus pour le perfectionner afin de répondre mieux au besoin. Il ne faut donc pas s’arrêter à ce qui peut être ressenti comme un échec : un pas de plus permettra peut-être de passer du non-viable au viable!
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